Belgique : Standard, six nuances de Bope Bokadi

Le Congolais, dont le retour fait du bien, rassemble les qualités de plusieurs anciens Rouches emblématiques.

Le lien de cause à effet est évident. Pour la première titularisation de la saison de Merveille Bokadi, le Standard a engrangé, face à Eupen, sa première victoire sous Luka Elsner. Et il a terminé une rencontre sans encaisser de but pour la première fois depuis le 12 septembre.

Ces faits rappellent que le meilleur joueur liégeois sur l’ensemble de la saison dernière est de retour. Et ce n’est pas anodin. Avec ses qualités, le Congolais va être un atout de poids. Que ce soit au sol, dans les airs, dans le leadership ou dans les deux rectangles. Car les qualités de Bokadi sont multiples et rappellent, indépendamment l’une de l’autre, certains grands noms passés par Sclessin.

1. La polyvalence de Mangala. «Il s’adapte vite à une position»

Ce qui caractérise souvent en premier Bope Bokadi, c’est sa polyvalence. Capable d’évoluer comme médian défensif ou comme défenseur central avec le même bonheur, il est le couteau suisse du Standard. Un statut qui rappelle un peu celui de Eliaquim Mangala à ses débuts en rouche (en 2009), alternant les positions de défenseur central, médian défensif… et même arrière gauche. « La présence de Bokadi permet surtout d’éviter d’utiliser le triangle Cimirot-Raskin-Bastien, sans véritable numéro six, explique Alex Teklak. Le Standard a souffert du manque d’un profil comme celui de Bokadi dans l’entrejeu. Face à Eupen, on l’a vu très discipliné. » Comme lorsqu’il joue en défense centrale. « Il n’a pas les réflexes naturels d’un défenseur central mais il s’adapte vite à ce poste car il est intelligent. Il gère bien les espaces, il a une bonne capacité de couverture et un sens de l’anticipation très intéressant. Mais pour le moment, avec le duo Dussenne-Laifis derrière lui, c’est comme numéro six que Luka Elsner en a le plus besoin, pour trouver de la stabilité. »

2. Le mental de Vanheusden. «Une persévérance d’exception»

Trois graves blessures et trois retours en grâce. La force mentale de Bope Bokadi n’est pas sans rappeler celle d’un certain Zinho Vanheusden, qui est toujours ressorti plus fort des épreuves qu’il a affrontées entre 2018 et 2021. « On sent que Bokadi a un peu perdu en souplesse, en mobilité, en explosivité et qu’il est encore dans la retenue… mais sa gestion de match est impressionnante, en termes d’endurance. Le voir à ce niveau si peu de temps après son retour, c’est fort. Il a dû en soulever, de la fonte, pour revenir si vite, si bien. Malgré la répétition des blessures, il a pris les choses par le bon bout en se disant que s’il était revenu une fois, il pourrait le faire une deuxième fois, puis une troisième. Cela veut dire beaucoup sur la persévérance du garçon », souligne Teklak.

3. L’efficacité défensive de Luyindama. «Souvent dans l’anticipation»

Il n’y a pas que dans la capacité à mettre l’ambiance (musicale, surtout) dans le vestiaire que Christian Luyindama, Rouche entre 2017 et 2019, a déteint sur son compatriote. Défensivement, Bokadi fait preuve d’une solidité qui rappelle celle du Boss. « La taille de Bope est intéressante sur phases arrêtées et il répond souvent présent dans le duel, note notre consultant. Mais là où Luyindama était plus dans le contact, Bokadi, qui est un peu moins puissant, joue plus sur l’anticipation. Avec la même efficacité. »

4. Le sens du but de Fellaini.«Assez naturel chez lui»

Avec sept buts marqués en 79 rencontres au Standard, Bokadi est l’un des joueurs défensifs liégeois les plus efficaces dans le rectangle adverse de ces dernières années. Et il ne marque pas seulement de la tête grâce à son passé d’attaquant, qui lui permet d’avoir un bon positionnement et une excellente finition, comme ce ballon enroulé face à Courtrai l’avait encore prouvé il y a peu. Une qualité qui n’est pas sans rappeler un certain Marouane Fellaini, auteur de 12 buts en 84 matches lors de sa période rouche (2006-2008). « Quand Bokadi peut se projeter vers l’avant, il le fait. Il a cette capacité pour prolonger ou accompagner une action. C’est assez naturel chez lui. »

5. La technique de Vainqueur.«La feinte plutôt que le dribble»

Ballon au pied, Bope Bokadi l’a encore prouvé avec quelques gestes de toute beauté face à Eupen : il jouit d’une technique particulièrement élevée pour un joueur à vocation défensive. Un peu comme William Vainqueur il y a quelques années, entre 2011 et 2014. « Chez Bokadi, on parle surtout de dribbles d’évitement plutôt que de dribbles d’élimination, détaille Alex Teklak. Il est plus dans la feinte que dans le dribble. Il se sert des mouvements et des contre-mouvements. Et il fait ça très bien. »

6. Le leadership discret de Wistel.«Il est sécurisant par sa présence»

Depuis son retour, Bokadi a prouvé qu’il était précieux sur le terrain mais aussi en dehors. Au fil des mois, il est devenu l’un des leaders du vestiaire. Mais pas un leader qui tape du poing sur la table comme l’était un Sergio Conceiçao. Plutôt un leader discret, par son football, comme pouvait l’être Axel Witsel. « C’est surtout par sa présence et son énergie que Bokadi est précieux, termine Teklak. Il a un côté sécurisant pour les autres joueurs du Standard. Il est également précieux sur la relance du gardien adverse, par son excellent jeu aérien. Sa personnalité, la qualité de ses matches, et son parcours lui permettent aussi d’avoir le respect du vestiaire. Il emmène véritablement ses équipiers dans son enthousiasme »

Et ça se voit.

lavenir.net/sportrdc.com

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