Interview exclusive : « C’est une honte pour la RDC que le championnat soit à l’arrêt » Frédéric Kintengie

Pendant dix jours, fin avril, une quarantaine de personnes, membres de la FECOFA et autres personnalités autour du football congolais, ont travaillé sur la révision de statuts de la fédération. Sous la « supervision de la CAF », les conditions d’accès aux postes du comité exécutif ont été « déverrouillées » selon Frédéric Kintengie.

L’influent secrétaire général du TP Mazembe s’est ouvert à FootRDC, dans un entretien exclusif. Coulisses, attentes, son indignation suite à l’arrêt de la Linafoot et sa possible présentation lors des élections à la FECOFA en juillet, il nous a tout livré.

FootRDC : Quel sentiment avez-vous à l’issue de la révision de texte de la FECOFA ?

Frédéric Kintengie :
C’est un travail de titan, les comités ont travaillé sans relâche et produit un travail appréciable.

Qu’en est-il de l’ouverture de critères d’acceptation de candidature à la fédération ?
Aux prochaines élections, nous avons déverrouillé l’accès aux postes et au comité exécutif.

Qu’en est-il des membres sortants à la fédération ?
Ils sont tous habilités à se représenter. Nous avons lutté pour éliminer certains critères, dont l’âge. Pour le minimum requis, il faudrait avoir 30 ans pour postuler, mais au-delà, il n’y a pas de limite d’âge. Ça ne servait à rien de bloquer.

Avant cette révision, les dirigeants de clubs ne pouvaient pas postuler, car ils n’avaient pas d’expérience à la tête d’une entité subdélégataire de la fédération, aujourd’hui ce n’est plus le cas. Tout le monde peut maintenant se présenter et je crois que c’est une bonne chose.
Un résumé de ce travail de révision de texte ? Nos textes étaient obsolètes et le travail au centre Caritas, au départ j’étais sceptique, mais les articles ont été révisé un après l’autre pour amender le statut. Tout a été revu, nous avons opté pour de nouveaux statuts.

Qui ont revu les textes au centre Caritas ?
On a réuni les 32 membres de l’assemblée générale de la FECOFA, des individus des liges provinciales, de jeunes, du football féminin et des groupements d’intérêts comme les journalistes sportifs, les arbitres, les anciens joueurs, etc. les clubs ont reçu suffisamment des places lors de ce travail. Tout le monde était ravi des conclusions de la révision de textes.

Quelle est la prochaine étape ?
La FECOFA a de nouveaux statuts qui seront adoptés lors de la prochaine assemblée générale, entre le 20 ou le 2 mai. Ensuite viendra une assemblée extraordinaire et élective avec les nouvelles configurations pour les élections en juillet. Avant, il devrait y avoir les élections à la Linafoot ou les actuels membres seront aussi candidats à leur propre succession. Nous n’avons pas voulu procéder par la politique de l’exclusion. Cela ne servait à rien de bloquer les gens.
L’autre souci, nous avons tenu à la représentation. Sur les 15 membres de la fédération, il y aura au minimum 3 femmes.

N’y a-t-il pas de risque d’un mauvais jeu lors de la prochaine assemblée générale ?
Nous ne leur ferons pas de procès inutile. Mais dans le cas extrême et improbable, nous serons sanctionnés (par la CAF). Nous avons évité la normalisation où des gens pouvaient être nommés par la confédération pour diriger le football ici, excluant le comité. Dans le nouveau statut, il y a beaucoup des articles standard venus de la FIFA, dont on n’a rien changé, même pas la virgule.

Selon vous, quel est le profil idéal pour le prochain président de la FECOFA ?
Tout celui qui présente ce qu’il faut ! nous ne sommes pas là pour bloquer, les critères sont généraux et ouverts, il n’y a pas de spécificité comme un diplôme particulier ou autre. Ça sera exigeant, mais pas susceptible de freiner des personnes compétentes. Dans les critères actuels, les membres de la fédération ou de la Linafoot peuvent y aller, à moins d’être condamnés par la justice.

Votre nom a été cité après le départ de Constant Omari. Êtes-vous tenté de vous présenter au poste de président de la FECOFA ?
Le problème n’est pas moi, il faut remplir les critères. Est-ce que Mazembe acceptera de me libérer pour postuler ? C’est une question.

Ensuite, est-ce que j’en ai vraiment envie ? C’est vrai que j’ai envie de lutter, il y a trop de mensonges dans notre football. Nous manquons d’infrastructures, le championnat est à l’arrêt par manque de moyens de transport, etc.

Cela vous pousse à vouloir changer les choses ?
Pas pour l’instant, j’ai encore du travail à Mazembe. Ce n’est pas une mince affaire à Mazembe, il faut avoir des épaules solides. Je ne peux pas m’amuser, avoir une vie à moi. Beaucoup de gens me voient où je ne suis pas. Je veux aider la jeunesse et c’est dommage que notre football patauge. C’est une honte pour la RDC que le championnat soit à l’arrêt. Après les textes, il y a encore le RGS (Règlement Généraux et Sportifs), le Code disciplinaire, nous sommes encore au Moyen âge avec les textes qui régissent le football congolais.

Le calendrier n’est pas respecté, il n’y a pas d’argent et tout le monde se plaint, mais les investisseurs ne peuvent pas prendre des risques avec un football chaotique.

Interview réalisée par JMM footrdc

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