C’est par euphémisme que nous le disons, les Léopards aiment participer aux différentes compétitions qui se présentent devant la tanière. Des bons élèves de Coubertin. La coupe du monde Qatar 2022 ne fait pas exception. Les Fauves congolais veulent y aller et le contrat d’objectif paraphé par le sélectionneur est une preuve de cette envie de faire partie des présents aux Emirats. À l’opposé de ce vœu, nous présentons un casier dans lequel notre lecture répond à la question de savoir si les Léopards peuvent aller au Qatar l’an prochain.
1. Mode de qualification
Il y a deux ans, la CAF avait confirmé que le mode de qualification sera celui utilisé pour la coupe du monde 2014 :
•Il y a un premier tour dans lequel les 28 nations les moins bien classées s’affrontent en aller-retour et les Léopards font parties des exemptés
Les quatorze équipes qui se sont qualifiées au premier tour rejoignent les 26 sélections de la CAF dispensées du tour préliminaire.
•Il y a dix groupes de 4 équipes (sélections nationales) qui sont formés. Après affrontement en aller-retour, les premiers de chaque groupe passent pour le 3è tour.
•Les 10 équipes restantes s’affrontent par deux en aller-retour pour rester 5 qui vont au Qatar.
Au vu de cette configuration, les Léopards sont obligés de terminer 1ers du groupe J avant de défier un membre du Top 10 Africa en aller-retour pour décrocher un ticket qatari, le doute s’installe.
2. La forme des Léopards
Une étude statistique de nos confrères de Léopards Info & stats a révélé que les Léopards sont en régression depuis près de 4 ans. Une odeur de putréfaction envahie la tanière et les mauvais résultats en sont la cause principale.
S’il faut donc considérer les conditions de qualification à la prochaine coupe du Monde et les juxtaposer à l’image des Léopards, le projet du Qatar 2022 se situe dans une rade entre rêve et cauchemar. Pour aller au Mondial, il faut enchainer les victoires avec des petites ponctuations de matchs nuls. Cependant, la RDC gagne en moyenne 1 match par an (de 2018 à ce jour), une progression descendante dont l’itinéraire ne transbordera pas les Léopards à Doha.
3. L’effectif
Il se murmure sur la toile un véritable débat à chaque fois que le sélectionneur publie une liste des convoqués. Entre ceux qui évoluent à l’extérieur du pays et les sociétaires de la Ligue nationale de football, les arguments se lèvent. Les canines manquent de pointu et nous estimons que les raisons sont multiples :
–Linafoot : Par rapport à l’épopée 2015-2018 (3ème place CAN – rêve du Mondiale Russe), Le championnat national ne fournit plus des joueurs d’une carrure africaine. les Mputu, Kidiaba, Kimwaki, Kasusula, Mubele, Lema Mabidi étaient des joueurs « locaux » mais qui rivalisaient avec ceux venus de l’espace hors-RDC. Vita et Mazembe ne renflouent plus la tanière avec des indiscutables éléments. Les deux géants du pays combinent fin de cycle, rajeunissement effectif.
– Les « Pros » : Le nombre insignifiant des congolais qui jouent le haut niveau du Top 5 des championnats européens laisse à désirer. Les joueurs ne font plus peur, ils sont comme des Léopards sans canines. Si le Sénégal sait que pour un week-end Sadio Mané jouera pour Liverpool, Idrissa Gueye sera au Parc des princes, Mendy à Stamford bridge, Ismaila Saar au Vicarage Road, Krepin Diata à Louis 2, etc. les congolais doivent chercher les leurs à la lampe d’une bougie. Chancel Mbemba est pour ce groupe une autre exception à la règle qui confirme qu’à la table des grands, nous n’y sommes (presque) plus.
4. Le projet lui-même
« Un seul obstacle à nos intentions, c’est le facteur temps… », ces paroles du sélectionneur national avant d’affronter la Tanzanie lors du match de la 1ere journée des éliminatoires du Mondial 2022 prouvent à suffisance que le voeu d’aller au Qatar ne rime pas avec la possibilité d’y aller. Hector Cuper est conscient que plusieurs préalables manquent au puzzle : «J’ai voulu avoir certaines choses mais je ne les ai pas eu», une autre grosse déclaration du patron du staff technique qui a, une fois de plus choisi de s’excuser avant de voyager pour le Bénin lors de la deuxième journée. Il se raconte dans la jungle du Léopard que celui qui s’excuse, s’accuse. Pourquoi signer un contrat d’objectif quand on sait que le chrono ne sera pas notre allié?
Il faudra se trouver un autre canal pour espérer visiter le Khalifa International Stadium, car même en décrochant une première place dans son groupe J, aucun parieur, y compris le sélectionneur ne misera sur un miracle congolais au prochain tour. Nous estimons qu’en rapport avec l’aventure du Qatar atténué par 80 millions de compatriotes, les Léopards feraient mieux en respectant les mesures barrières : Restez chez vous !
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