Le défenseur Congolais, désormais joueur de Wolfsbourg a accordé un lon entretien à nos confrères de Footmercato.net, il revient sur son passage à Ingolstadt, parle de son nouveau club mais également de la sélection Congolaise.
Voici l’intégralité de l’interview.
Foot Mercato : Vous êtes désormais rompu à l’exercice du mercato. Comment avez-vous vécu cette période ?
Marcel Tisserand : C’était une période assez délicate car dès la descente en deuxième division, je m’étais mis d’accord avec le club de façon à leur dire que je voulais m’en aller afin de trouver un club de première division avec de l’ambition et un projet intéressant. On a eu des difficultés à se mettre d’accord durant les premières semaines. Par la suite, j’ai réussi à trouver un accord ici (avec Wolfsbourg). Mais ça a mis un certain temps. C’était assez délicat. Mais je suis très content que ça ait pu se faire finalement.
FM : Vous avez été mis à l’écart. C’était une situation, on l’imagine, assez éprouvante…
M.T : Oui, c’était une situation qui était assez nouvelle pour moi. Je n’avais pas l’habitude d’être mis à l’écart. Ce n’était pas vraiment une mise à l’écart. C’était plus que le club m’a fait comprendre qu’à un moment donné ils étaient d’accord pour me laisser partir et qu’ils voulaient que je me concentre sur mon transfert. Donc ils m’ont surtout dit : « Comme tu n’as pas la tête ici, concentre-toi sur ton transfert et après on négociera avec les clubs qui viendront nous solliciter ». On ne s’est pas vraiment pris la tête. C’était plus d’un commun accord on va dire.
FM : Malgré tout, quel bilan tirez-vous de votre passage à Ingolstadt ?
M.T : Pour moi, le bilan est positif malgré tout. C’était quand même un risque d’aller là-bas en quittant Monaco. Aujourd’hui, je suis très content car ce risque a été payant puisque je me retrouve à présent à Wolfsbourg. Ça montre que je n’ai « pas eu tort d’aller là-bas » même si on est descendu en deuxième division. Cette expérience m’a permis d’avoir du temps de jeu en Bundesliga, de connaître ce championnat qui pour moi est l’un des meilleurs d’Europe et aussi de prendre de l’expérience. Ingolstadt m’a aussi permis de pouvoir disputer la CAN 2017 très tranquillement et en sachant qu’à mon retour j’avais la possibilité de pouvoir récupérer ma place. C’est ça qui était très important dans mon choix d’aller à Ingolstadt.
FM : Quitter le club une année seulement après votre arrivée, est-ce quelque part un échec ?
M.T : Non, du tout. Pour moi, c’est une étape de plus d’arriver à Wolfsbourg. C’est l’un des grands clubs d’Allemagne. Ingolstadt était une étape. C’était important pour moi de me montrer dans ce championnat, de montrer ce dont j’étais capable pour qu’un club de renom puisse me contacter et me récupérer. C’était surtout ça le but ultime. Ça devait être une étape. Ce n’était pas définitif.
Wolfsbourg a montré plus de détermination
FM : Vous rejoignez Wolfsbourg. Pourquoi ce choix ?
M.T : Pourquoi ? Parce que ce sont eux qui ont été les plus prompts, les plus incisifs et qui m’ont montré le plus d’intérêt tout simplement. Il est vrai que j’avais eu pas mal de contacts avec d’autres clubs. Mais ils ne m’avaient pas montré le même intérêt dans tous les sens du terme, que ce soit au niveau sportif, au niveau du prix du transfert. Ici, j’ai eu le coach directement. Idem pour le directeur sportif. J’ai eu des discussions avec eux sur le plan de jeu, la tactique. Ça je ne l’ai pratiquement pas eu avec les autres clubs. Pour moi, ça a beaucoup compté dans mon choix.
FM : Vous allez aussi passer un cap en rejoignant un tel club. Quelles sont vos premières impressions depuis votre arrivée là-bas hier ?
M.T : C’est un grand club. Rien que les infrastructures, les terrains, on voit qu’on passe dans une autre dimension. C’est un grand club allemand, très structuré. Déjà l’Allemagne est un pays très structuré. Mais là, on le voit au club qui a connu des périodes où ils ont joué la coupe d’Europe. Ça se ressent par rapport aux attentes que les gens ont autour du club. Je vois que je suis arrivé dans un grand club. Aujourd’hui, l’objectif est de remettre ce club au niveau où il doit être.
FM : D’un point de vue personnel, quels sont vos objectifs ?
M.T : Je veux m’imposer et franchir un cap à Wolfsbourg. C’est un autre niveau, ce sont d’autres exigences. À moi de hausser mon niveau de jeu pour pouvoir m’imposer dans cette équipe et essayer d’être un leader. J’ai aussi bientôt la sélection qui arrive. Je veux essayer de me qualifier à la Coupe du Monde 2018 avec le Congo.
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FM : Chez les Loups, vous jouerez avec un certain Paul-Georges Ntep. Avez-vous échangé avec lui au sujet de votre venue ?
M.T : On était déjà assez proches avant même que j’arrive ici. Je ne lui en avais pas trop parlé. C’était un peu une surprise pour lui de me voir arriver ici. Je l’avais vraiment caché à tout le monde. Je voulais vraiment attendre que ça se fasse pour en parler et ça s’est fait le matin où il y a eu l’entraînement. Donc il m’a vu arriver à l’entraînement, il était tout surpris. Joshua Guilavogui également. Ça me fait plaisir de les rejoindre. J’espère qu’on va pouvoir faire une belle saison ensemble.
Des clubs français avaient tenté le coup
FM : D’autres clubs vous ont approché notamment en France avec Saint-Étienne et Rennes. Pourquoi ont-ils échoué ?
M.T : Ce sont des clubs qui s’intéressaient à moi. Ils m’intéressaient aussi. Mais ça a bloqué au niveau financier surtout. Ingolstadt demandait pas mal d’argent ce qui a fait que ça a pu bloquer à certains moments pour certains clubs, dont ces deux là. Je n’ai pas eu non plus les coaches au téléphone. Je ne sentais pas trop l’intérêt qu’ils avaient pour moi. Je sentais qu’ils me voulaient dans leurs clubs. Mais je n’ai pas eu quelqu’un directement au téléphone qui m’a dit : « On te veut, etc ». On me disait il y a un intérêt de tel club. J’ai eu parfois un directeur sportif rapidement qui me disait : « On va voir, si on vend tel joueur peut-être qu’on arrivera à récupérer ça pour te prendre ». Mais ça prenait du temps. Il restait à peu près dix jours de mercato. Il fallait aussi se dépêcher. C’est Wolfsbourg qui s’est montré le plus intéressé et qui a pris les devants. Aujourd’hui, je suis très content.
FM : Revenir en France, est-ce toujours envisageable dans le futur ?
M.T : Oui, c’est un championnat qui m’intéresse et où j’ai pu évoluer longtemps. Aujourd’hui au haut niveau, on ne sait jamais trop où on va atterrir. Il suffit d’une saison très intéressante et des clubs de renom vous appellent, ou alors de faire une année moyenne et se retrouver à l’étage inférieur. C’est un métier où on ne peut pas savoir où on sera d’une année sur l’autre. On a des contrats. Mais moi j’avais quatre ans de contrat avec Ingolstadt et un an après je me retrouve à Wolfsbourg. On ne sait jamais trop comment va tourner notre carrière.
FM : On le sait vous êtes resté proche de l’AS Monaco. Comment analysez-vous le mercato là-bas et le cas Kylian Mbappé ?
M.T : Monaco a toujours été assez malin dans ses recrutements et sur les transferts. Quand on regarde toutes les plus-values qu’ils ont pu faire sur les joueurs comme James Rodriguez, de 40 à 80 millions, Anthony Martial, de 5 à 80 millions d’euros, ou encore Geoffrey Kondogbia, Bernardo Silva, Benjamin Mendy, etc… Ils ont toujours été malins au niveau du mercato. Je ne me fais pas de soucis pour eux. Le club se porte bien. Aujourd’hui, il est vrai qu’il y a le cas Mbappé. C’est un jeune joueur. Je peux comprendre ses envies de départ. Il faut lui poser directement la question. Moi, je parle avec lui mais je ne lui demande pas. C’est un garçon qui a déjà la tête sur les épaules et je pense que s’il doit partir c’est qu’il a bien réfléchi avant.
FM : Quand vous étiez à Monaco, est-ce que vous aviez déjà décelé ce talent en lui ?
M.T : Je l’avais vu rapidement. Aux entraînements, ce n’est pas un garçon qui va en rajouter, qui va essayer d’humilier et de faire des gestes superflus. C’est surtout une personne qui a ses capacités d’être lucide devant le but, d’éliminer un adversaire mais efficacement en le prenant par exemple de vitesse. C’est rare qu’il fasse des gestes superflus. C’est ça qui m’a surpris. C’est une grande preuve de maturité. Il est mature aussi bien sur le terrain que dans la vie. C’est ça qui est impressionnant pour son âge.
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