En juillet, la RDC enverra un athlète participer aux 18es Championnats du monde d’athlétisme « 2022 World Athletics Championships » du 15 au 24 juillet 2022 à Eugene, aux États-Unis, à Oregon, aux États-Unis. Pour l’édition 2022, c’est un jeune athlète, Preben Kabamb (19 ans) que la Direction technique nationale (DTN) a sélectionné pour représenter la RDC : il sera le seul athlète congolais de la compétition.
Notre rédaction est partie est à la rencontre de Preben, de son entraîneur, Aubert Makok, et suivi une séance d’entraînement avec lui et son équipe, l’Athletic Club Nyota. Toute cette semaine, dans une série d’articles, SportRDC vous invite à découvrir ce talent très prometteur de l’athlétisme congolais et un sport auquel les médias et les autorités devraient réorienter leur attention.
Pour lancer cette série athlétisme, rencontre avec Aubert Makok, entraîneur de Preben, enseignant du cours d’Éducation physique et sportive à Imara, une des grandes écoles de Lubumbashi (Haut-Katanga). Cet ancien athlète a connu des heures de gloire entre la fin des années 80 et le milieu des années 1990. Nous l’avons interviewé lors d’une séance au terrain de Salésiens, sous une fine pluie, sa casquette bien coiffée, son sifflet à la bouche et un chronomètre constamment devant ses yeux.
SportRDC : Parlez-nous de vous Coach Makok
Aubert Makok : Je suis un ancien champion d’Afrique. J’ai été découvert dans les compétitions scolaires, toujours aux Jeux salésiens ici à Lubumbashi. Ensuite, je suis parti à Kinshasa où j’ai perfectionné l’athlétisme. J’ai participé au Championnat du monde d’athlétisme à Athènes, en Grèce, ensuite j’ai fait Rome avec le Carl Lewis, j’ai participé à trois Jeux olympiques : Séoul en 1988, Barcelone en 1992 et Atlanta en 1996. En tant qu’entraîneur, j’ai été à Sydney, en 2000, j’ai fait des Jeux africains, le championnat d’Afrique à Durban (Afrique du Sud), au Bénin et partout dans le monde.
Comment s’entraînent vos athlètes ?
Nous avons deux séances par jour, le matin les athlètes sont en salle de musculation pour renforcer les muscles de membres supérieurs et inférieurs et les abdominaux. Ensuite, en après-midi, nous travaillons sur la piste pour la souplesse, la vitesse et la résistance. Là, nous préparons les Championnats du monde d’athlétisme qui se dérouleront à Oregon, aux États-Unis avec l’unique athlète Preben Kabamb.
Ce sera sa première participation aux championnats du monde ?
Effectivement. Il sera à sa première participation à une compétition internationale.
Et sur le plan national ?
Il compte déjà deux participations. La première fois, quand on l’a découvert lors des jeux scolaires. Nous étions avec lui à Kinshasa où il avait obtenu la médaille de bronze au 100 mètres. L’année passée, en 2021, il a remporté le 100 mètres au championnat national organisé à Kolwezi.
Pouvez-vous dire que Preben est un athlète très prometteur ?
Tout à fait ! il a un grand avenir devant lui pour accomplir des merveilles. Même aux Championnats du monde, je crois qu’il va surprendre beaucoup de gens.
Depuis quand travaillez-vous avez lui ?
C’est la deuxième année. Je l’ai découvert lors des Jeux salésiens ici à Lubumbashi. Malheureusement, cela fait deux ans que l’on organise plus les Jeux salésiens suite à la Covd-19. Du coup, avec les athlètes, nous sommes obligés de nous débrouiller.
En parlant de la préparation, comment suivez-vous Preben ? Dans sa diététique, sa préparation ou son rythme de travail ?
Je suis en contact permanent avec sa maman. C’est une dame formidable, elle nous aide beaucoup en ce qui concerne la diététique de Preben. Pour d’autres aspects de travail, nous avons tout ce qu’il nous faut grâce au soutien de Gabriele Salmi (de la Fondation de Bismack Biyombo).
Comment s’est-il qualifié pour ces Championnats du monde ?
Pour la qualification, la Direction technique nationale a évalué son âge par rapport aux autres athlètes congolais, ses performances aussi. C’est ainsi que la DTN l’a sélectionné pour représenter la RDC. Toute la direction suit son évolution. La Fédération internationale d’Athlétisme organise les Championnats du monde en juillet prochain et c’est notre unique athlète. La RDC est un pays sans minima, c’est ainsi que pour la participation, nous n’avons qu’une place.
Avez-vous toutes les conditions réunies pour préparer une telle compétition ?
En RDC, les moyens de préparation sont en deçà des attentes. Ici par exemple, nous avons un problème de matériels. Avec l’accompagnement de Gabriele Salmi, nous avons suffisamment de moyens pour que Preben s’entraîne dans une salle de préparation moderne, une salle de même type que Hussein Bolt, Powell et les grands champions du monde.
Où cette salle se situe-t-elle ?
Au niveau du Complexe La Plage de Lubumbashi.
À votre avis, pourquoi aujourd’hui l’athlétisme n’est-il plus un sport soutenu comme jadis ?
Je crois que c’est une question du manque d’intérêt de la part des médias. Ils s’intéressent peu ou pas à l’athlétisme et beaucoup de gens s’intéressent plus au football. Ici à Lubumbashi, je suis encore heureux de voir les gens se donner pour ce sport. Dans d’autres provinces, la situation est encore plus compliquée. Les meilleurs athlètes de la RDC viennent souvent du Grand-Katanga : Lubumbashi, Likasi et Kolwezi.
Iragi Elisha