Alors disons-le tout de suite, l’hypothèse qui sera développée toute à l’heure a peu de chance de se produire. Cependant, peu ne veut pas dire impossible. Désolé pour votre enthousiasme, autant l’adrénaline d’une belle et large victoire vous anime, autant ne pas oublier « la glorieuse incertitude » du sport.
Pour tout ceux qui ont entendu parler de la théorie du Cygne noir, développée par l’écrivain américain Nassim Nicolas Taleb, l’improbable n’est jamais trop loin.
« La théorie du cygne noir se réfère aux événements imprévisibles et hautement impactants. Un « cygne noir » est un événement rare, en apparence improbable, mais qui a des conséquences considérables. Cette théorie souligne que les prévisions traditionnelles ont tendance à sous-estimer ces événements et met l’accent sur l’importance de la préparation et de la résilience face à l’incertitude, plutôt que de simplement se fier aux modèles passés pour anticiper l’avenir », voilà une explication fournie par ChatGPT pour résumer le livre de plusieurs centaines de pages écrit par M. Taleb.
Victorieux de trois de leur cinq derniers matchs, les Léopards sont dans une posture de force à l’heure d’affronter les Soudanais. Qu’elle est loin l’époque où, sous le très décriée Hector Cuper, les Léopards avaient perdu les deux premiers matchs (1-2 contre le Soudan et 0-1 face au Gabon à domicile). Se traçait alors le spectre des années 2000 lors desquelles les coéquipiers de Trésor Mputu rateront une CAN après une autre entre 2008 et 2012. Trois CAN de suite.
Spectre d’un improbable scénario
Avec la forme actuelle et le management de Sébastien Desabre, il est peu envisageable que Mbemba et ses coéquipiers ratent, à défaut d’une victoire, un point à Kinshasa. Le scénario d’un match nul signifierait, même dans le cas d’une victoire de la Mauritanie et du Gabon dans l’autre match, que les Congolais seront en Côte d’Ivoire. Tout donc, comme l’évoque la théorie du cygne noir, porte à croire que le billet devrait être prêt vers 19h de Kinshasa. Que les liesses habituelles que l’on voit à la télévision vont doper les journaux dans les grandes radios et que des effusions de passion vont saturer les réseaux sociaux d’Est en Ouest. Mais.
À ce niveau, vous êtes sûrement impatient et vous vous dites si nous parlerons bien de ce scénario. Parlons-en donc. Avec 9 points et une différence de +5, deux points de plus que ses poursuivants Gabonais et et Mauritaniens, les Congolais peuvent se permettre de perdre contre le Soudan et se qualifier tout de même en cas de match nul entre Panthères et Mourabitounes qui n’auraient alors que 8 points chacun. Le Soudan, en cas d’écart de 2 buts finirait premier du groupe.
En cas de victoire du Gabon et de la Mauritanie dans l’autre match et d’une défaite de la RDC, les Congolais verraient le ciel tomber sur eux. Malgré leur différence plus que suffisante, celui-ci ne servirait pas à grand chose face au…règlement. Selon l’article 14 de la Coupe d’Afrique des Nations « en cas d’égalité de points entre deux équipes, au terme des matches de groupe, les équipes seront départagées selon le plus grand nombre de points obtenus lors des rencontres entres les deux équipe ». Le Soudan passerait automatiquement devant grâce à ses deux victoires et laisserait les Congolais sur le quai.
Yoane Wissa, dans un entretien avec Leopardsfoot, a résumé bien la mission de ses coéquipiers samedi soir. « Gagner » et s’éviter peut-être ce qui serait l’un des traumatismes les plus improbables pour les amateurs du football au pays. Le souvenir d’un sombre match nul 2-2 contre la Tunisie un soir de septembre 2018 n’a pas encore été effacé des mémoires. Et n’oubliez pas la théorie du cygne noir « un événement rare, en apparence improbable, mais qui a des conséquences considérables ».
Iragi Elisha