L’entraîneur du FC Saint Eloi Lupopo de Lubumbashi, le Malien Mohamed Magassouba, a déclaré dans un entretien accordé, jeudi, à l’Agence Congolaise de presse (ACP), qu’il a constaté le retard de la RDC sur la restructuration du football mondial actuel.
« Ces affirmations relèvent de la vérité sur mon regard de technicien dans le domaine de football que je suis. Je suis ainsi prêt à rendre service au football, d’ici et d’ailleurs, que tout le monde raffole. Ce constat est le fruit de l’expérience d’expert que j’ai vécue comme entraîneur, à Kinshasa capitale de la RDC, il y a de cela plus de deux décennies et que je retrouve 23 ans après », a-t-il dit, avant d’affirmer que « En son temps, du temps du Zaïre, il y avait toujours des joueurs référentiels dans chaque club. Il faut reconnaître qu’actuellement, ces talents naturels ont tendance à disparaître, s’ils ne sont pas déjà, pour une raison très simple. Pour moi, ce constat constitue toute une vérité. Il faut reconnaître que la RDC est un peu en retard, par rapport à la restructuration du football »
L’heure est aux écoles de football ou Centre de formation
Dans sa réflexion, Magassouba estime qu’un simple survol de la situation actuelle du football mondial, démontre à suffisance que la plupart des joueurs qui évoluent dans les grandes équipes sont issus des centres de formation. C’est dans ce contexte qu’il jette son regard sur la RDC qui n’a aucun repère, en termes d’encadrement de la jeunesse.
« Sur ce plan, le pays est en recul d’autant plus que les nombreux cadors de la RDC en possession de telles structures de formation, d’encadrement et de développement des jeunes sont rarissimes. Ce qui fait que les footballeurs qui sont présentement en activités, dans ces différentes formations du pays, ne sont pas au faîte du football mondial actuel. L’évolution de ce dernier veut que les joueurs soient imprégnés de toute la panoplie de techniques requises depuis le bas âge. Cela, au départ de l’initiation, suivie de la préformation jusqu’à la formation. Autant d’étages qu’il faut escalader graduellement jusqu’à se faire admettre dans des clubs mûrs à l’instar de Lupopo, Mazembe, V.Club, DC Motema Pembe et tous les autres dont les entraîneurs de haut niveau devront faire usage, à bon escient, selon les ambitions de leurs équipes respectives, en fonction du principe, du plan et de la philosophie du jeu que les joueurs doivent traduire en acte », a-t-ajouté comme pour dire que la fin d’une génération spontanée a sonné pour la RDC.
Fini l’ère de la génération spontanée
Mohamed Magassouba reconnaît que cette génération, mieux, cette race de nombreux talents purs qui ont pullulé jadis en RDC, est en voie de disparaître.
Comme les viviers naturels qui ont produit ces talents dont tous les clubs rêvent ont tari, il y a lieu de changer le fusil d’épaule pour se mettre au diapason des autres cieux où les choses évoluent comme pense le technicien malien de Saint Eloi Lupopo qui a jeté un regard dans le rétroviseur. C’était un passé du football congolais de rêve.
« A l’époque, quand je suis parti de Kinshasa, d’énormes talents que je qualifie de ‘’Monstres du football’’ abondaient dans chaque grand club, à savoir, V.Club, DC Motema Pembe, Mazembe, Lupopo et autres Dragons. Aujourd’hui, cette race de génie n’existe plus pour une raison simple du fait que la rue ne produit plus rien. Comme cela ne suffisait pas, les écoles pour formater les joueurs comme on voudrait en avoir n’existent pas. En lieu et place desdites écoles, un vide y a élu domicile et qu’il faudrait remplir. En fait, les joueurs qui y sont recrutés, sont des produits fin prêts pour jouer et faire étalage de leur qualité technique, à un niveau élevé. Il est inadmissible qu’une équipe comme Lupopo où je preste, recrute qui y viendrait pour apprendre », a conclu Mohamed Magassouba.
ACP/Sportrdc