Impuissant, dépassé, malmené par le Congolais Martin Bakole, le Français Tony Yoka a encaissé samedi sa première défaite pour son douzième combat pro.
On a assisté samedi soir à une punition. Malgré son embonpoint, le Congolais Martin Bakole a donné samedi au Français une leçon d’art du poing. Plus actif, plus varié, plus agressif, plus déterminé.
Le regard vitreux et dans le vide Tony Yoka a entendu la décision des juges au micro du speaker. Implacable : (96-92, 95-93, 94-94). Sous un mélange d’applaudissements et de sifflets, il a constaté son impuissance : « Martin était plus fort, tout le monde a pu le voir. Félicitations à lui. Il est temps de retourner travailler, peut-être de changer certaines choses. »
On se demande s’il parle de son coach Virgil Hunter, présent samedi soir dans son coin mais avec lequel il ne s’est pas vraiment préparé pour ce combat. Martin Bakole peut lever les bras. Il a livré samedi soir sur le ring de l’Accor Arena une prestation pleine d’autorité. « C’était un grand combat pour moi, Tony c’est pas un petit boxeur. On a vraiment préparé ce combat, j’ai eu un bon temps de préparation avec des top 5, j’étais vraiment prêt ! »
Yoka, un genou au sol dès le 1er round
On attendait l’orage Bakole, il a tonné fort. Sans round d’observation. Tony Yoka a bien tenté de sprinter pour s’adjuger le centre du ring mais Bakole s’y est imposé en premier. Dès le premier round, touché par des crochets gauches à pleine puissance Yoka a été contraint de mettre un genou au sol. Des crochets Il y en aura d’autres, lui martelant les flancs, lui coupant l’air.
Le Français a bien accepté l’épreuve de force pour ne pas laisser Bakole s’installer. Mais à ce jeu il va se faire éprouver durement. Le troisième round sera sanglant. Tony Yoka rentre dans son coin le nez en sang, la pommette gauche ouverte. Son cutman Eric Tormos essaye de réduire l’hémorragie. Pas simple. Les crochets au foie et à la rate, moins voyants, vont ébranler Yoka. Au 5e round, Yoka vacille, se tord la cheville. Il repartira au combat qui semble une agonie.
Avec courage. Le nez et la bouche laissant un flot continu de sang. Incapable d’enchaîner plus de trois coups d’affilée alors que Bakole triplait ses crochets. Sur le reculoir pendant quasiment la totalité du combat. Dans le coin de Bakole, son coach écossais Billy Nelson hurlait sa satisfaction : « Lovely ! ».
Samedi soir, ce sparring anonyme venu du fin fond de la province de Kananga au Congo et exilé à Greengair, au milieu de nulle part, en Ecosse, a battu un champion Olympique et champion du monde. « J’ai appris la boxe avec mon père à cinq ans, il prenait des claquettes pour servir de cible et nous entraîner. » Un des aînés, Junior Ilunga est devenu champion WBC des lourds-légers.
L’Équipe