L’adversaire de Tony Yoka, samedi à Paris (22h30) dans la catégorie poids lourds, est le fils du roi de la province du Kananga, en République démocratique du Congo. Plutôt que de succéder à son père et régner, Martin Bakole préfère boxer.
Martin Bakole s’apprêtait à entamer une leçon tactique avec son coach, Billy Nelson. Vu la courtoisie de sa requête et la densité de ses 127 kg, on n’a pas eu la tentation d’épier la session, dissimulés derrière un coin de fenêtre. Après tout, qu’il souhaite réserver l’exclusivité de ses frappes à Tony Yoka, samedi soir sur le ring parisien de l’AccorArena, ça se respecte.
Une fois achevée la répétition de ces combinaisons secrètes, il nous a conviés à revenir dans la salle. Presque en s’excusant, toujours souriant. « Merci, vraiment. Je prépare un combat important. » Martin Bakole s’exprime avec une telle délicatesse qu’on se demande encore ce qu’on pourra lire dans ses yeux, samedi aux environs de 22 h 30, au moment d’affronter Yoka. Quels éclairs de violence transfigureront son iris, lui qui monte sur le ring au son de chants évangéliques, vêtu d’un peignoir sur lequel est écrit « Jésus Christ est seigneur ».
« Martin est plein de compassion pour les autres. Mais sur le ring il devient un autre. C’est comme un changement de personnalité »
Billy Nelson, coach de Martin Bakole
Billy Nelson, son coach écossais, décrypte : « Martin est chrétien, plein de compassion pour les autres. Mais sur le ring il devient un autre, un animal. C’est comme un changement de personnalité. Pas besoin de le motiver. »
Martin Bakole est un de ces boxeurs de l’ombre, non marketés et sans promoteur majeur, qui s’est hissé à son rang à la seule force de ses poings. À 28 ans, il compte 17 victoires pour une défaite. Il cogne dur, comme en témoigne son ratio de 72 % de victoires avant la limite. « C’est pas mal pour un végétarien », se marre Nelson.
Pour lire la suite https://www.lequipe.fr/Boxe/Article/Martin-bakole-le-prince-qui-ne-veut-pas-etre-roi/1332703
sportrdc.com